Un bilan carbone, c’est quoi ?
Définition :
Le bilan carbone permet de mesurer la quantité de gaz à effet de serre (GES) qu’une entreprise, émet du fait de son activité.
Il peut aussi être calculé pour évaluer la consommation d’une activité, d’une filière ou d’un transport ; par exemple, les émissions de GES de l’expédition d’un container de La Roche sur Yon en Vendée à Melbourne en Australie.
Les bases du bilan carbone :
- Les gaz concernés : le CO² et le méthane représentent près de 90% des émissions deGES.. Le plus important de ces gaz, le CO² sera donc retenu comme l’unité de mesure des émissions de gaz à effet de serre. On parlera donc de CO² &quivalent, exprimé en T CO² eq.
- Les périmètres
L’entreprise va définir les activités qui vont être retenues pour le calcul pertinent de ses émissions de gaz à effet de serre. Une unité de fabrication, un entrepôt logistique, les transports, les déplacements sont le plus souvent retenus. Ils doivent correspondre à l’activité de l’entreprise.
Par exemple, un commissionnaire de transport, qui organise des transferts de marchandises de ses clients en ayant recours à des sous traitants, comptabiliserea les émissiosn de GES de ces transports sous traités, bien qu’elle ne les effectue pas elle -même. - Quels instruments de mesure ?
3 possibilités pour les entreprises :
– Les factures, exprimées en m3, en kwh, etc
– Les superficies, volumes, nombre d’équivalent temps plein,
– Les kilomètres parcourus, les tonnages transportés, les T/km, etc
Les règles du bilan carbone :
- Les années de référence et de reporting
– Année de référence : première année de calcul du bilan carbone
– Année de reporting : année de calcul du bilan carbone
– Année d’éxécution ; année de recensement des informations - Les obligations
– légales : nombre de salariés supérieur à 500
Ce seuil contraint les entreprises à calculer leur bilan carbone. Et à le publier sur le site de l’ADEME - Quoi calculer, la méthode des scopes (contreversée mais actuelle)
– Les émisssions directes de l’entreprise (combustion, machines), scope 1
– Les émissions indirectes liées à l’énergie scope 2
– Les autres émissions indirectes en amont de la production :
Extraction des matières premières
Transport des matières premières
Fabrication des autres approvisionnements
Transport des autres approvisionnements
Trajets domicile travail des salariés
– Les émissions indirectes en aval de la production :
Distribution et transport des marchandises et produits fabriqué
Déplacements des commerciaux et des dirigeants
Gestion des fins de vie des produits (y compris chez les clients)
Gestion des déchets
Comment s’y retrouver dans les scopes selon son entreprise ?
De fait, faire un bilan carbone de sa propre entreprise apparait bien compliqué selon la méthode des scopes. La sous traitance, l’utilisation mixte de véhicules, les multiples activités effectués dans une entreprise rendent complexe le suivi strict de la méthode des scopes.
Je préconise donc de définir les vraies sources d’émission propres à chaque entreprise et d’en calculer le bilan carbone
Par exemple :
- L’énergie :
– les consommations d’électricité, en global, ou en répartition par services (production, logistique, administratif)
– les consommations de gaz
– les consommations de fuel - Les trajets domicile travail des salariés
- Les trajets professionnels des dirigeants et commerciaux
- Les transports liés aux approvisionnements principaux (à définir)
- Les transports liés aux expéditions et livraisons
- Les dépenses liées au numérique, stockage, courriers
Tout ceci me parait mieux correspondre à la vraie vie de l’entreprise. Ainsi, le bilan carbone de l’unité de production considérée englobera tous les secteurs de l’entreprise, intégrant l’amont et l’aval des activités, au-delà de la présentation stricte des scopes.
Calculer son bilan carbone :
- Définir les périmétres et les secteurs d’activité de l’entreprise :
– Production
– Logistique, stockage et transports
– Administratif, communication et services
– Informatique
– Commercial
– Quelles émissions calculer ? - Connaitre les dépenses énergétiques de chaque secteur :
– Les consommations en litres, KWH, m3
– Les tonnes transportées
– Les kilomètres parcourus
– Les investissements réalisés
– Les opérations intermédiaires - Convertir ces dépenses en kg de CO2 équivalent
On recherche, sur le site de l’ADEME, les facteurs de conversion,
Des cas concrets :
– Achats de 3 PC de durée de vie de 5 ans
1000 kg par PC
3 PC soit 3000 kg
Emission de GES par an : 600 kg CO² eq
– Trajets domicile travail des salariés
200 000 km par an
Facteur d’émission : 0.150 kg/km
Emission de GES : 30 000 kg CO² eq
– Consommation électrique de l’entreprise
300 000 KWH
Conversion 60 g CO²/KWH
Emission de GES : 18 000 kg CO² eq-1 - Totaliser les émissions de GES
En reprenant l’exemple, on totalise 48.6 T CO² eq - Des paramêtres complémentaires :
– Les facteurs d’incertitude quant aux mesures
– Les facteurs d’incertitude quant aux facteurs de conversion
Ces facteurs d’incertitude viendront corrriger, par source d’émission, les émissions calculées ainsi que leur total. - Comment le présenter ?
Nombreuses possibilités selon l’activité et les besoins de communication de l’entreprise
– Par secteur d’activité dans l’entreprise (diagramme)
– Selon l’intensité économique :
Totaliser les T CO² eq et les pondérer par le CA en K€
– Selon l’intensité humaine
Totaliser les T CO² eq et le pondérer par les salariés équivalent temps plein, en rajoutant les stagiaires, les alternants et les heures effectuées en intérim - Construire des objectifs de diminution des émissions de GES
– Prioriser selon le poids de chaque activité
– Faire un plan d’action,intégrant investissements, communication, incitations, par exemple :
Modulation thermique pour le gaz
Modification des systèmes de motorisation pour les véhicules
Promotion du télétravail ou du covoiturage pour les trajets domicile travail - Communiquer son bilan carbone sur le site de l’ADEME